Commémoration du cessez-le-feu en Algérie

mercredi 29 mai 2013
par  Michel REPELLIN
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Commémoration du cessez-le-feu en Algérie


 

Allocution de Michel Repellin

 Maire de Vassieux en Vercors

 À l’occasion du dévoilement d’une plaque place du 19 mars 1962 pour commémorer le cessez-le-feu en Algérie.


Vassieux en Vercors le 18mai 2013

Le 19 mars 1962, il y a donc 51 ans, cessaient officiellement huit années de combats sur le terrain entre les troupes françaises et les combattants de l’armée de libération nationale algérienne. La veille, le gouvernement français avait cédé au gouvernement provisoire de la république algérienne ses pouvoirs sur l’Algérie et le Sahara.

Lors de sa séance de mars 2012, le conseil municipal de Vassieux en Vercors répondant à une demande de la FNACA du canton ( qui et je salue cet engagement inlassablement depuis 1975 rend hommage au sacrifice des victimes des combats en Afrique du Nord ), a rejoint la longue liste des communes de France réclamant l’instauration du 19 mars comme un jour dédié à la mémoire des victimes des conflits en Algérie, Tunisie et Maroc. J’ai considéré, et avec moi toute mon équipe, qu’il était également du devoir d’une collectivité comme la nôtre d’émettre un vœu de portée nationale.

Je précise que j’ai, bien entendu, sur une telle question, laissé la liberté d’opinion et l’expression à chaque membre du conseil à cette occasion. Chacun à donc pu se déterminer en son âme et conscience.

S’ils ne doivent pas remplacer les historiens, les élus, quelles que soient leurs fonctions et leurs responsabilités, sont en revanche comptables devant les citoyens de leur volonté de favoriser la compréhension de notre histoire et la transmission de la mémoire.

En cette année 2013, j’ai donc considéré qu’il nous appartenait d’accomplir une action symbolique et j’ai accéder à la demande , ancienne, de la FNACA d’ériger ici sur le sol de la commune de Vassieux en Vercors "la place du 19 mars 1962" en hommage à tout ceux qui sont tombés durant les combats en Algérie une plaque commémorative. C’est cette plaque que nous avons eu l’émotion et la fierté de dévoiler voici quelques instants.

Les drames personnels vécus par les acteurs multiples de ce conflit, propulsés dans une guerre d’une violence extrême par son impact sur les chairs comme sur les mémoires, sont rappelés avec une actualité qui interroge et interpelle.

Cinquante et un ans après, la guerre d’Algérie a profondément et durablement divisé les opinions publiques, déchiré des familles. Tous, soldats de métier ou du contingent, harkis, << pieds-noirs >>, ont conservé de ce terrible conflit non seulement une peine et une douleur réelles, mais aussi un goût d’amertume, nourri par l’incompréhension.

Certains ont voulu tourner la page, d’autres se sont ancrés dans leurs souvenirs, beaucoup enfin n’ont jamais pu, trouver les mots pour exprimer l’indicible. Si les cicatrices incrustées dans les chairs se soignent avec le temps, les blessures qui traversent les mémoires sont les plus longues à guérir.

Tous ces hommes et toutes ces femmes, tous ces civils et ces militaires qui, pour fait de guerre et parce qu’ils avaient foi en la France, ont perdu la vie sur la terre algérienne ou en métropole, méritent le respect et l’hommage que la Nation leur rend.

Les tragédies personnelles sont multiples, les mémoires sont plurielles. Elles doivent être respectées. Mais il faut savoir dépasser les histoires particulières, aussi douloureuses soient-elles, pour comprendre la réalité complexe de la guerre d’Algérie.

Car nous avons un devoir urgent, c’est celui de progresser sur la même voie de réconciliation. Nous le devons à tous les morts causés par cette tragédie, à leurs familles, mais aussi aux jeunes d’aujourd’hui et aux générations futures qui souhaitent une relation franco- algérienne enfin apaisée.

Telle est la volonté qui doit animer les acteurs des deux rives de la méditerranée, dans le respect mutuel et la volonté commune de progresser vers l’avenir, quel qu’ait été le passé.

Je vous remercie.